21 juin 2016

Le temps de LA POLITIQUE CHARNELLE attendu.

Inspiré des Etats-Unis, le retour du porte à porte devait être la méthode révolutionnaire sur laquelle Emmanuel Macron aurait pu espérer un succès populaire. Mais malgré une cohorte de volontaires, l'expérience ne semble pas avoir été concluante, faute de soutiens électoraux.
 
1/ Emmanuel Macron, s'inspirant de la méthode d'Obama pendant ses campagnes, a relancé le porte à porte comme biais privilégié de communication. Quelles sont ces méthodes importées des Etats Unis, et en quoi la stratégie d'En Marche s'en rapproche t-elle ? Et en quoi s'en éloigne t-elle ?
La force de la première campagne d'Obama a été d'avoir su créer autour de lui une communauté, sur les réseaux sociaux d’abord puis ensuite sur le terrain. En 2008, plus de 10 millions de personnes ont participé à cette campagne. 3 millions d’Américains ont fait des donations. Et plus d’1 million ont milité sur le terrain. On se souvient qu’en France, Ségolène Royal a usé des mêmes méthodes en s’appuyant sur son association « Désir d’avenir ».
On  sent bien qu’avec « En marche », E. Macron souhaite créer un grand mouvement, loin des partis vieillissants. E. Macron a raison sur un point : celui du retour attendu des politiques dans le réel. Car plus que jamais, il y a un lien à recréer, une parole à donner, des citoyens à écouter, des idées à inventer et un politique à réinventer. C’est le retour de la politique charnelle : celle qui se fait loin de Twitter, main dans la main « avec » les Français. E. Macron a en revanche oublié l’essentiel : la cause mobilisatrice, celle qui a fait se lever des millions d’Américains pour aller convaincre son voisin d’aller voter Obama.


2/ En voulant débuter une telle démarche, le ministre de l'économie n'a t-il pas agit à contre temps ? Le démarchage est il davantage un appui à un socle électoral préexistant, plutôt qu'un moyen d'enclencher un mouvement politique ?
Pour être efficace cette stratégie de terrain doit pouvoir s'appuyer sur un maillage territorial fort d'où l’importance  d'un parti politique car, aussi vieillissant soit-il, le parti politique permet encore de compter sur des décrochages locaux (les fédérations et les sections par exemple) et leurs nombreux militants pour diffuser un même message, au même moment et partout sur le territoire.
En 2008, la campagne américaine s'appuyait sur un levier participatif hors norme faisant de chacun des citoyens un ambassadeur potentiel de la marque Obama. Il a, en son temps, su appliquer à la politique le modèle Tupperware : ces réunions à domicile faites pour séduire et déclencher à terme l'acte d'achat. Dans ce système de vente, Obama n’a fait que remplacer les boites de plastiques vides par le catalogue « American Dream ».
Forcément, la stratégie de Macron pose question. D’abord, peut-il compter sur des militants au sens terrain du terme : ces hommes et ces femmes qui tractent sans relâche sur les marchés, ces hommes et ces femmes qui vivent pour leurs idées, ces hommes et ces femmes qui mouillent leurs chemises comme personne ?s Lors de son ascension, Obama portait en lui un idéal, un changement de société, une autre Amérique possible. C'est pour cette raison qu’Obama a réussi à réunir autour de lui une armée de commerciaux-citoyens. C'est le fameux « Yes We Can ». Le « WE » avait eu à l'époque toute son importance.  Dans une certaine mesure, le "En marche" de E. Macron s’inscrit dans cette démarche « d’aller ensemble ». Mais elle pose la question du « où ? » Qu'incarne le "En marche" ? Quelle est la destination promise d’E. Macron, si ce n’est qu’une destination personnelle ? Quelle vision de société voire de vie souhaite-il pour les Français ? A mes yeux, ce mouvement n'est pour l'heure qu’un « coup de com » qui révèle une fois de plus une ambition personnelle. Pour gagner du crédit, ce mouvement doit pouvoir être suivi d'actions et surtout être tenu dans la durée, hors caméra, hors smartphone, hors selfie. Mais est-ce possible ?
 
3/ En voulant absolument faire de la politique "autrement", Emmanuel Macron n'a t il pas sous estimé l'importance des fondamentaux politiques ? En quoi une évolution de ces "fondamentaux" est elle tout de même envisageable ? De quelle manière ? 
En réalité, E. Macron fait de le politique comme tout le monde ou plutôt de la communication politique comme tout le monde : petites phrases, formules chocs,  dérapages préparés, pose dans Paris match, scénarisation de la vie privée, personnalisation de la vie politique.
E. Macron apparaît comme un politique nouveau  parce qu'il n’a pas 40 ans et qu'il est déjà présidentiable, parce qu'il n'est pas issu d’un parti et qu'il est Ministre de l'Economie, parce qu'il vient de l'univers bancaire et qu'il fait parti d’un gouvernement de gauche, parce qu'il est « en marche » et qu'il est  Juppé-compatible. E. Macron est atypique. Au yeux des médias, il est surtout bankable.  C'est un bon client car il contribue au spectacle politique continu. E. Macron pense à tort qu’il peut avancer seul, sans l’appui d’un socle électoral fort. Mais pour l’heure, cette fameuse base constitue encore une des conditions à la réussite du succès des campagnes.

6 juin 2016

"le je de trop" : sortie de mon 1er roman.

LA PEINE DE LA DÉCONNEXION :
un roman l’annonce pour 2022.
 
le je de trop,
roman - 176 pages
 
11 septembre 2022.
Pour la première fois en France, un internaute se voit infliger une peine d’un an ferme sans Internet. Plongé jusqu’alors dans la grandeur du monde facile de l’accès – au temps,  à l’information, à la connaissance, à l’autre, à un « Moi » devenu roi –, Larry Jonnes se voit frappé du choc de la déconnexion. Loin du Cloud et des réseaux sociaux, ce game designer dans l’industrie du jeu vidéo découvre l’horreur d’une vie « sans » : l’horreur d’une vie devenue impossible sans son « @ ».

l’écriveur,
l’auteur - françois belley
 
François Belley est un écriveur.
Publicitaire de profession, il est l’auteur de l’essai Ségolène, la femme Marque (2008) et du blog La politique spectacle décryptée par un fils de pub à travers lequel il continue de décrypter la marchandisation de l’homme politique moderne. Le Je de trop est son premier roman. Par ce nouvel opus, l’auteur dénonce le diktat du tout numérique, en premier lieu celui des réseaux sociaux dont il pointe l’impact des conséquences physiques, psychologiques et identitaires à venir.   
 
la maison d’édition,
l’écriveur - Écrire, c’est tout
 
L’écriveur est une maison d’édition.
Travaillant avec des auteurs du ‘réel’, elle a fait logiquement le choix d’éditer des livres en vrai, « avec de l’encre et du papier ». L’écriveur a pour objectif d’éditer des auteurs de la vraie vie, « ceux qui pratiquent le quotidien », « ceux qui sentent la vie ». C’est pourquoi, L’écriveur aspire à publier aussi bien des romans que des essais, des nouvelles ou des témoignages. Sa raison d’être se résume dans les lignes de son manifeste en première page de tous ses livres. Son ambition tient à sa devise : « Écrire, c’est tout ».
 
L’ouvrage ‘le je de trop’ est disponible sur