7 avril 2012

Lunettes noires pour nuits blanches.


Au tour d’Eva Joly de nous présenter son affiche officielle de campagne. Sur la forme, je trouve plutôt malin de s’appuyer sur un élément distinctif (ses lunettes et sa pose professorale) pour affirmer le positionnement politique de la candidate. Autrement dit, poser avec des lunettes de couleur verte est intéressant symboliquement pour signifier de manière claire l’écologie. Problème, cette affiche sort au pire des moments, au moment même où Eva Joly apparaît justement dans les médias avec ses lunettes noires. Du coup, incohérence et décalage d’image total. Forcément, la sauce ne prend pas quand elle veut présenter son affiche lors de son passage au « Petit Journal » cette semaine. L’idée est d’un point de vue publicitaire intéressante mais le « produit » politique n’incarne pas son message. L’effet est donc contre productif selon moi. La responsabilité revient donc à l’Agence ou à la cellule en charge de la communication qui n’ont pas su gérer le timing de la sortie. Il fallait donc soit retarder la sortie de quelques jours (attendre tout simplement que la candidate retrouve ses yeux d’origine) ; soit tout simplement sortir une autre affiche avec un autre concept.

Sur le fond maintenant, le slogan choisi « le vrai changement » souffre d’un vrai manque de crédibilité. Compte tenu de son poids politique (pour l’heure autour de 3% des intentions de vote), la promesse (en référence à celle de Hollande « Le changement c’est maintenant ») ne fonctionne pas. Clairement, on n’y croit pas. En revanche, compte tenu de l’actuelle dynamique de campagne, son positionnement à gauche et son rapport avec le PS, J.L Mélenchon pourrait tout à fait reprendre la formule à son compte (le vrai changement) avec en filigrane le message suivant : le vrai vote à gauche c’est moi, pas F. Hollande ! Enfin, rattaché à l’écologie, je m’interroge sur la notion de « changement ». L’environnement est certes une thématique qui préoccupe les Français (les études le montrent) mais ces derniers attendent davantage des éléments de réponse sur la crise actuelle et son impact au quotidien. Etrange paradoxe, l’écologie ne serait presque pas ou plus dans l’air du temps. Faute à la conjoncture ? Ou à la candidate censée porter le sujet ?

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