5 mars 2012

L’affiche « officielle » de campagne est-elle encore utile ?


Pour une marque dite « commerciale », l’affiche publicitaire doit être considérée comme un véritable « cri de guerre » exprimant de façon simple, courte et percutante la promesse différenciatrice de son produit. Appliquée à l’actuelle campagne présidentielle, l’affiche doit pouvoir elle aussi exprimer au mieux le positionnement et la valeur ajoutée du candidat, une affiche efficace devant, à mon sens, toujours respecter la règle du triple A (attirer l’attention, gagner l’adhésion, déclencher l’action). Ces prochains jours, les candidats en lice vont donc dévoiler tour à tour leurs affiches officielles de campagne, lesquelles feront (tantôt par les journalistes, tantôt par les internautes), l’objet de longs débriefs et de détournement plus ou moins réussis.

Au-delà de l’exercice stylistique que représente historiquement cet aspect de la communication du candidat, je m’interroge sur le rôle, l’impact et donc l’utilité aujourd’hui d’un tel support de campagne dans un contexte législatif très (voire trop) contraignant qui interdit justement toute expression publicitaire par voie d’affichage « pendant les 6 mois précédant le premier jour d’une élection et jusqu’à la date du tour de scrutin » (loi Rocard de 1990). Etrange paradoxe donc pour un candidat que de se voir, en période électorale (!), interdire de communiquer sur son programme et ses idées aux travers des médias de masse (TV, Presse, Radio, Affichage). Dès lors, quelle place donner aujourd’hui à l’affiche dite « officielle » que vous retrouverez in fine soit très vite déchirée sur les panneaux officiels de vos bureaux de vote ; soit mal recouverte par les militants trop pressés du camp d’en face ?

Par tradition plus que par réelle stratégie, l’affiche officielle est donc restée, à tort, l’un des piliers de la communication du candidat dans sa version 2012. A l’heure du « tout numérique » qui offre plus de libertés donc d’opportunités, il serait temps :
- pour les communicants politiques, soit de remettre en cause le rôle de « l’affiche » actuelle de campagne ;
- pour les élus, soit de remettre en question la réglementation de l'actuelle communication politique pour que celle-ci, plus moderne, flexible et souple, puisse permettre au candidat d’être enfin libre de l’affectation de ses moyens d’expression mais également au citoyen-électeur de mieux comprendre pour mieux choisir devant l’homogénéité de plus en plus complexe du linéaire politique.

Membre actif du collectif « Démocratie & Communication » qui milite pour le retour de la publicité politique en France, j’aurai l’occasion de m’exprimer plus longuement sur ce sujet ces prochains jours. Belley.

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