12 janvier 2011

Ségolène, fille non cachée de Mitterrand !


Parfois, la seule prononciation d'un nom vous renvoie inéluctablement à une silhouette, à une date, à un événement, à une image forte ou simplement à un mot qui sonne et vous revient comme un refrain. Dans l'Histoire de la Ve République française, c'est évidemment le cas du Général de Gaulle mais également celui incontestable de François Mitterrand qui, de par son évocation, rappelle le souvenir d'un vieil homme à l'écharpe rouge, le 10 mai 1981, la rose (encore) amoureuse de la Bastille, l'image d'Epinal du village et son clocher ou la force tranquille, soit autant d'éléments symboliques qui restent, aujourd'hui encore, ancrés dans la mémoire collective citoyenne. Car quels que soient votre couleur politique et votre degré de sympathie à l'égard de l'homme de Jarnac, force est de constater qu'il est rattaché naturellement à l'image symbolique du Président de la République, du Chef de l'Etat mais aussi, plus intéressant pour notre analyse, incontestablement à celle du leader éternel (du moins jusqu'aujourd'hui) de la gauche.

Ainsi, s'identifier à lui aujourd'hui, s'y référer ou simplement s'en inspirer revient, en réalité, à se réapproprier le mythe et à le faire revivre. C'est justement la stratégie actuelle de Ségolène Royal qui, pour s'installer à nouveau dans son fauteuil d'icône de gauche, n'hésite pas à fusionner à outrance avec l'âme "Mitterrandienne". Aussi, après avoir repris à son compte les images fortes et les expressions chères à François Mitterrand lors de la campagne de 2007 (même lieu symbolique de meeting, intitulé de programme similaire, reprise du slogan campagne, plagiat du discours sur l'argent, même titre de livre "pré campagne" etc... cf: "Ségolène, la femme marque"), la Présidente de région continue, à l'appui des commémorations du 15e anniversaire de la mort, à se positionner comme la seule et naturelle héritière de "Tonton", lui permettant - au passage - de rassurer le "peuple de gauche" dans une certaine continuité attendue par ses sympathisants. Et ainsi de les réconforter indirectement dans l'adhésion et l'attachement à sa "marque".

En flirtant en permanence avec l'âme "Mitterrandienne", Ségolène Royal épouse donc d'une manière indirecte mais consciente la stature d'icône politique. En provenance de celle que l'on surnomme "la fille spirituelle de Mitterrand" et au regard de son parcours, son aura, son mystère et surtout de son indéfectible envie présidentielle, cette identification ne souffre aujourd'hui d'aucun déficit de crédibilité lui permettant ainsi de revendiquer presque exclusivement cet héritage (vs Aubry & co): l'objectif étant d'apparaître, dans l'imaginaire de gauche puis celui des Français, comme le successeur logique de François Mitterrand. Par ailleurs, la politique ayant comme la nature, horreur du vide, Ségolène profite également de cette aura (encore perceptible) pour venir combler le manque de leadership et s'imposer presque naturellement à la tête d'une gauche, orpheline depuis la mort de F. Mitterrand et sans âme depuis le 21 avril 2002. A suivre donc. François B.

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