15 janvier 2011

Hollande ou le candidat de la "raison".


Petites phrases assassines, personnalisation outrancière du débat, luttes d'égo intempestives, force est de constater que l'arrière plan de la carte postale du PS présentée en Janvier à Jarnac est venu assombrir un premier plan unitaire de circonstance pourtant fort bien mis en scène par l'ensemble des ténors à l'occasion du 15e anniversaire de la mort de François Mitterrand.

Paradoxalement, ce contexte, forcément mauvais pour l'image de "marque" du PS, pourrait fort bien profiter à l'absent remarqué de cette célébration, François Hollande, dont l'actuelle progression dans les enquêtes d'opinion attire naturellement l'attention des journalistes. Corollaire de cette percée "sondagière", le député de Corrèze est partout. Aussi, tout est aujourd'hui décrypté : sa nouvelle silhouette, plus fine, sa coiffure aux airs très "chiraquiennes", sa nouvelle image et son style plus dynamiques. Ainsi vont et fonctionnent les médias au gré des "buzz" et des bons produits politiques du moment... Il faut s'y faire.

Mais au-delà de la "com", nécessaire mais pas suffisante rappelons-le pour séduire et gagner l'adhésion des électeurs, c'est la posture et le positionnement de l'ex premier secrétaire qui sont, à mon sens, intéressantes compte tenu du contexte actuel au PS à la veille de ses primaires. En effet, à l'heure où le parti a besoin d'un candidat "normal, grave, stable et rassembleur" (selon les propres termes de l'ex n°1 du parti), François Hollande tend à se positionner comme le candidat de la raison. En effet, entre l'Aubry l'indécise, Royal la déterminée ou encore le silencieux mais éloigné DSK, François Hollande semble incarner de plus en plus le candidat de la synthèse, du compromis entre les 3 premiers, en somme celui de la réconciliation possible entre les différents courants et/ou personnalités de la rue de Solférino.

Parti de très loin (comme un certain J. Chirac en 1995), François Hollande semble donc, à travers ses interviews, se présenter aujourd'hui comme le bon candidat au bon moment. Celui qui ne fait aujourd'hui nul doute sur ses intentions et ambitions présidentielles peut donc, à terme, tout à fait siffler la fin de la récréation des rancoeurs et appeler, à l'appui de thématiques naturellement fortes, "le peuple de gauche" à l'unité et au rassemblement pour la victoire. L'héritier corrézien de Chirac a donc une belle carte à jouer d'autant qu'il possède aux yeux des militants PS une double légitimité : celle de l'authenticité socialiste et de la crédibilité de gouvernance dues à son parcours interne. Un second tour Royal-Hollande n'est donc pas in-envisageable. Parfois, l'histoire offre un clin d'oeil amusant au passé. Affaire à suivre. François B.

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