23 juillet 2009

Ségolène meilleure communicante... malgré son silence


Que Ségolène Royal communique à outrance, avec tact et le sens du stratège qu’on lui (re) connaît, ou s’abstienne de toute intervention publique, chose plus rare chez elle mais tout aussi remarquée, finalement peu importe. Sa parole comme son silence contribuent à lui façonner un personnage hors du commun, haut en relief jusqu’à ce qu’on lui attribue même le titre pour le moins flatteur mais sans surprise de « meilleure communicante », selon une étude récente menée par le cabinet de conseil Vae Solis. Une distinction honorifique certes mais loin d’être anecdotique et qui vient à titre personnel sceller définitivement mon admiration (de publicitaire serais-je tenté d’ajouter) pour le phénomène (ou produit) médiatique qu’elle constitue aujourd’hui sur le marché politique. Elle qui, rappelons-le, n’a ni le soutien, la logistique et la puissance d’un parti ni de tribune à l’assemblée nationale, condition a priori sine qua none d’une existence politique puis d’une visibilité publique.

Alors sur quoi repose cette alchimie ? Sur son seul talent ? Sur son style à la fois original et décapant ? Ce n’est pas suffisant. Cette aura irrationnelle s’explique surtout à mon sens par la force de la « marque » Ségolène. Une marque qui, comme je l’ai avancé dans un livre publié récemment *, s’est construite à l’appui de méthodes marketing et autres techniques publicitaires pour s’inscrire finalement dans le paysage et le decorum de la politique française. Une « marque personne » en définitive qui constitue en effet un véritable cas d’école tant Ségolène Royal a toujours su gérer son image avec professionnalisme et avant gardisme jusqu’à s’approprier même aujourd’hui un territoire spécifique, celui de la proximité, de l’écoute, de l’affectif et de l’émotionnel.

A l’instar de l’homme politique moderne tels Besancenot et Sarkozy, Ségolène Royal s’est donc inscrit dans une logique décomplexée de marketing total dont l’objectif assumé vise à ancrer son nom dans l’inconscient collectif pour devenir, à terme (c’est-à-dire pour les Régionales de 2010 puis les Présidentielles de 2012), par sa seule force d’évocation, le référent au moment de l’acte d’achat, soit lors du passage de l’électeur dans l’isoloir. Jusqu’à présent, la marque « Ségo » a réussi à créer le désir. Tout en le préservant, la présidente de région cherche maintenant à gagner la confiance de l’opinion, laquelle se gagne inéluctablement par une crédibilité et une « présidentiabilité » du personnage, à l’heure même où sa cote de popularité tend à s’effriter et sa courbe « sondagière », hier irrésistible, fléchir progressivement. Dans un contexte socialiste délétère qui pousse inéluctablement la « marque » PS vers la voie du déclin, Ségolène Royal semble, une nouvelle fois, tirer son épingle du jeu et conserver à 3 ans de l’échéance présidentielle, une certaine attractivité qui lui permet d’exister. Toujours et encore. François B.

1 commentaire:

  1. Cher Monsieur,
    BiBi n'a pas pu encore lire votre livre dont il vient à l'instant d'apprendre l'existence.
    BiBi cherche depuis bientôt cinq mois une réponse à la question suivante : est-ce que oui ou non Madame Méaux est l'actuelle Conseillère en Com de Madame Royal ? Cette Madame Méaux fut longtemps un membre de l'Organisation Occident, groupuscule de Droite très extrême.
    BiBi espère donc que la réponse se trouve dans votre livre très documenté parait-il.
    D'avance merci

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