8 avril 2009

Ségo, l’incontournable


Ségo est décidément « incontournable ». Ce n’est pas moi qui le dit, mais les journalistes et même Benoît Hamon, l’actuel porte-parole du PS, qui définit lui-même cette personnalité politique comme tel. Le mot est lâché. Il n’est pas anodin. Dans Le Larousse, « incontournable » se définit ainsi : « Qu’il est impossible de contourner, d’éviter, dont il faut tenir compte ». Les mots ont un sens. Celui-ci a donc une réelle signification politique. Même Martine Aubry, l’ennemie de toujours, qui finalement la respecte « en tant que telle et au-delà » lui reconnaît un certain « culot ». De par ses prises de positions, son énergie et sa sur exposition médiatique, Ségolène Royal ne serait-elle pas finalement en passe de devenir, aux dires de ses anciens rivaux, la vraie numéro 1 ? Celle qui est sur le terrain, audible, lance les débats et s’oppose moins qu’elle ne propose ?


Après la séquence people et ses feuilletons médiatico judiciaires, Ségolène Royal s’illustre maintenant sur la scène politique avec des déclarations pour le moins choc. D’abord sur les récentes séquestrations menées par des salariés puis sur les fameuses « excuses » à l’égard des propos présidentiels. Chez Ségolène désormais, pour (bien) communiquer, il convient surtout de bousculer, déstabiliser voire même (aujourd’hui) provoquer. Sur ce point, je ferai un parallèle avec le Nicolas Sarkozy version 2005 qui, écarté par les chiraquiens, avait alors décidé d’exister sur la scène politique par les médias. « Etre partout à la fois » était devenu sa seule stratégie avec l’obsession quotidienne d’accaparer le plus de micros et de caméras possibles pour alimenter les JT du soir. Sarkozy avait d’ailleurs même su hériter, à l’époque, du surnom de « Speedy ». C’est dire.


Ségolène Royal semble donc opérer la même stratégie, celle qui avait été, par la suite, gagnante pour l’ancien maire de Neuilly. Par ailleurs, le style employé par Ségolène Royal est-il le bon ? Cette question est intéressante à mon sens. En effet, le fait de s’opposer systématiquement et d’une manière de plus en plus virulente à Nicolas Sarkozy est-il une fin en soi ? Même si cette stratégie vous fait de toute évidence exister, celle-ci constitue-t-elle une valeur ajoutée dans la course à la présidentielle ? A terme, je ne le pense pas. Pour séduire l’opinion et gagner son adhésion, la marque doit, à mon sens, s’alimenter et enrichir sa fonctionnalité. Je développerai cette idée dans un prochain post. En tous cas, ouvrez vos yeux et vos oreilles. En ce moment, ce n’est plus le sarko mais le « sego show ». François B.

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