4 mars 2009

Vote des motions : la voie Royal(e)

En ce jour de vote pour les militants socialistes appelés à départager les 6 motions en lice, quelques éléments de contexte à prendre en compte, lesquels peuvent (dans une certaine mesure) favoriser Ségolène Royal et faire émerger, par voie de conséquence, la motion E : - l’ère du changement et de la modernité venue des Etats-Unis suite à l’élection du très attendu Barack Obama devrait installer une vague de fond, faisant de la rupture un axe politique (et de communication) tendance. Au cœur du calendrier socialiste, ce contexte propice lié à la chaude actualité devrait (ré) inscrire des personnages comme Ségolène Royal ou Benoît Hamon au goût du jour : la première parce qu’elle est « femme », le second parce qu’il est jeune, symboles inévitables d’avenir en politique. A l’inverse, ce courant n’avantagerait pas (en première lecture) Bertrand Delanöe et Martine Aubry, qui par leurs positions et leurs forces d’évocations respectives (l’héritage Jospin/Hollande d’un côté , les 35h de l’autre), renvoient inéluctablement une image passéiste. - la crise financière mondiale, laquelle (depuis quelques semaines) a permis à Ségolène Royal de se repositionner à gauche, ré accentuant son action et sa communication sur du concret : soit le quotidien des gens. Son fonds de commerce depuis toujours. C’est elle qui dénoncera (le plus haut et fort) notamment les excès du capitalisme, se déplacera sur le terrain avec les salariés de Ford ou de la Camif, milite pour des adhésions « modiques » au PS et pour la baisse du prix du pétrole suite à l’annonce des bénéfices de Total. A l’heure de séduire le militant de gauche (dé motivé et las des guerres fratricides), Ségolène gagnera des points, obtenant, dès lors, une image d’avance par rapport à la concurrence. - la démobilisation générale des militants que l’on annonce importante alors que dans le même temps, il est fort à parier que les « pro Ségo » se montreront soudés et mobilisés. Rappelons que lors des primaires de 2006, la forte mobilisation avait favorisé l’actuelle présidente de région. Sur les 230 000 militants, on estime autour de 160 000 à jours de cotisations, donc autorisés à voter. Par conséquent, s’il y a démobilisation, elle ne tournera pas à l’avantage du leader présumé des sondages, Bertrand Delanöe. - la concurrence affaiblie compte tenu de la mauvaise campagne des principaux rivaux (Delanöe et Aubry) et d’un déficit d’image. En effet, bien que jugé compétent et travailleur dans les enquêtes d’opinion, Delanöe souffre toujours d’une image trop « libérale », élitiste, parisien et autoritaire. Qui plus est, il n’a pas su profiter de la crise pour trouver l’espace politique nécessaire, pourtant essentiel pour distancer Ségolène Royal. Quant à Martine Aubry dont l’image reste sérieuse mais par ailleurs passéiste, la maire de Lille souffre d’un ancrage trop local pour prétendre au succès militant et au plébiscite national. Dès lors, il se peut que le congrès ne soit pas si serré qu’on veuille le prétendre. A suivre. François B.

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