4 mars 2009

Ségo ou le vertige des sondages


Lors du dernier post (qui date un peu, mea culpa), je vous avais promis un débrief d’image suite aux récents voyages de Ségolène Royal à l’étranger. A l’appui d’un sondage publié ce jour par Europe 1 et LCI, je dispose (enfin) d’éléments tangibles qui me confirment l’impression que je me faisais sur la nouvelle stratégie médiatico politique entreprise par la présidente de région. « Ségolène n’est (donc) plus la star des sondages » comme l’écrit Europe 1 sur son site. En effet, nous apprenons aujourd’hui que l’ex candidate est perçue comme la première opposante par seulement 6% des sondés… loin derrière Besancenot (23%) et Aubry (13%. Qui plus est, l’ex madone des sondages accuse un recul considérable en termes d’opinions favorables (selon un sondage Ipsos, Le Point de cette même semaine) où elle ne recueille que 29% loin derrière sa rivale (pour 2012) Martine Aubry qui peut se targer, elle, d’être à 51%, selon Paris Match.Alors comment peut-on expliquer ce désaveu de l’opinion publique au moment même où Ségolène Royal bénéfice (dans le cadre de la sortie de son livre « Femme debout ») une d’une couverture médiatique impressionnante. A mon sens 2 éléments clés :


- le décalage entre une Ségolène (trop) centrée sur l’international (via ses escapades aux Etats-Unis et au Brésil) et le quotidien d’une France plongée dans la crise. Selon l’ami Séguéla, pour s’en sortir, « elle est (donc) obligée de revenir au coeur de la crise parce que les Français ne l’écoutent pas ». Je partage ce point de vue mais j’irai plus loin.


- le changement de posture qui voit (à l’appui de son dernier ouvrage) Ségolène passer d’une image volontairement éthique (pas d’attaques, pas de polémiques) et d’un statut de victime à un comportement résolument plus agressif à l’égard de Sarkozy (certes) mais surtout de ses propres camarades tels Aubry, Jospin, Lang & co, soit une nouveauté chez elle. Dès lors, celle qui refusait hier de tomber dans des querelles politiciennes emploie aujourd’hui les mêmes méthodes, incarne elle aussi un vieux système.


Ainsi, sa valeur ajoutée (liée aux valeurs féminines) ne semble constituer un atout. Dès lors, son image s’est brouillée presque naturellement auprès des militants et des sympathisants socialistes (qui souhaitent avant tout voir l’unité) mais aussi des Français (qui attendent de nos dirigeants qu’ils soient force de propositions et pas seulement d’opposition). Le décalage d’image est frappant. La stratégie était risquée. Après l’image de la mauvaise perdante véhiculée au lendemain de sa défaite au poste de Première secrétaire, Ségolène paye cash cet nouvel axe stratégique. Par conséquent, il lui faut revoir sa communication à l’heure notamment où la marque Besancenot se construit et gagne (à gauche) de plus en plus de parts de marché. Que le match va être passionnant. François B.

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