4 mars 2009

OBAMA Yes. He did it !


Enfin, nous y sommes. Après, une course électorale longue de plus de 20 mois, 109 primaires et caucus, 47 débats et un budget record de 5 milliards de dollars, nous connaissons depuis tôt ce matin le 44ème Président des Etats-Unis. Quel événement ! A date, nous ne savons pas (mais le souhaitons) si Barack Obama saura changer le visage dur, amer et vieillissant des Etats-Unis, et par extension celui du monde. Pour autant, il incarne pour l’heure, et par sa seule image, le changement, écrivant de fait une page hautement symbolique de l’histoire de son pays. Celui qui (il y a peu) était encore un novice en politique, quasi inconnu de son pays, a été désigné pour le présider. Etrange paradoxe. La politique est ainsi faite. L’an passé, on nous prédisait une femme, symbole de modernisme et de changement. Aujourd’hui, c’est un jeune black de 47 ans qui reprend les clefs de la maison blanche. Au-delà de l’événement politique que constitue l’élection du sénateur de l’Illinois, cette campagne américaine aura encore été unique sur bien des aspects. Alors, au final, qu’en retenir ? A mon sens, 3 points majeurs sur le plan de la communication, domaine qui m’intéresse plus particulièrement. - L’explosion du phénomène « Obama » (par sa fulgurance) devenu, par son image et le temps d’une seule séquence électorale, un phénomène politique, sociologique et sociétal. Une icône politique devenue à son tour très vite une « marque politique » intégrant les trois critères (que sont la notoriété, l’identité et la durée) pour être définie et considérer ainsi. Symbole du changement (incarné par le slogan impactant car simple et mémorisable « Yes we can »), l’estampe Obama connaîtra un tel engouement qu’elle sera reprise, détournée, amplifiée, en somme marketée à toutes les sauces aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier. Signe de cette branchitude, le shop « Colette » sortira, en France, un tshirt à l’effigie d’Obama. A défaut d’être créatif et original, ce type d’action s’inscrira simplement dans l’ère du temps. - Le rôle et la puissance des réseaux communautaires (type facebook, twitter, mybarackobama.com…), lesquels seront utilisés stratégiquement et massivement par le sénateur de l’Illinois (et ce dès les primaires) pour lever des fonds (2 millions de donateurs) mais également pour relayer la (bonne ?) parole programmatique du candidat : chaque internaute devenant alors, dans le cas du candidat démocrate, l’ambassadeur de la marque « Obama », en somme, son porte-parole à un échelon plus modeste. Une communication 2.0 c’est-à-dire, à son image, résolument moderne. Par extension porteur et efficace. - L’ultra communication basée principalement par des spots publicitaires (à outrance) déclinés et adaptés en fonction des spécificités (linguistiques notamment) des Etats, de leurs problématiques et de leurs attentes. En somme, du marketing politique poussé à l’extrême où l’offre politique ne se construit qu’à l’appui de la seule demande et des besoins de l’électorat. Qu’il serve le candidat ou qu’il vise plus trivialement à détruire l’adversaire, cet aspect publicitaire de la communication à l’américaine reste, par ailleurs, fascinant tant celui-ci rythme la campagne quotidiennement, crée de l’intérêt autour de celle-ci et rend l’événement attractif : la politique étant aussi et surtout (pour les américains) affaire de spectacle donc de « show » permanent. Pour cet exercice et avec un budget de 500 millions de dollars pour Obama et Mc Cain (versus 21 millions d’euros pour Sarkozy et Royal dans l’exercice électoral de 2007), les deux prétendants s’en sont donnés à cœur joie. Et vous ? Qu’en avez-vous retenu après des mois de couvertures médiatiques, de débats, de sondages et d’Obamania ? François B.

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