4 mars 2009

Hommes ou « marques » de l’année ?

Le jeudi 18 décembre dernier, le quotidien Le Parisien consacrait sa une aux « hommes de l’année 2008 ». Au-delà de nous informer sur les personnalités qui (dans leurs domaines respectifs) nous ont le plus marqué cette année, ce sondage (réalisé auprès des auditeurs/lecteurs de RTL et du Parisien) s’avère très intéressant, d’un point de vue marketing, tant celui-ci présente essentiellement des hommes et des femmes répondant aux 3 critères qui (à mon sens) font et définissent aujourd’hui les marques à savoir la notoriété, l’identité et la durabilité du positionnement. Dans ce cadre, est-ce un hasard si l’on retrouve, citées dans le volet politique, des « marques » comme « Obama » (élu homme de l’année dans la catégorie « Monde »), « Ségolène » (2ème rang des personnalités de l’année) ou « Sarko » (5ème place) ? Pas du tout. Ce classement était même prévisible, dirai-je, puisque ces 3 figures (outre leur notoriété et leur actualité) évoquent d’une manière significative un territoire de marque spécifique : celui du rêve américain, de l’espoir et du changement (incarné par le désormais mythique « Yes we can ») pour le successeur de G.W Bush , celui de la proximité, de l’écoute, de l’affectif et de l’émotionnel pour la présidente de région ou celui de l’action, de l’initiative et du volontarisme pour le Président de la République.

Par ailleurs (et ce qui crédite le propos), ce schéma se retrouve aussi dans les autres disciplines (citées dans l’étude) telles que le cinéma ou le sport. Dany Boon par exemple, le sympathique Ch’ti devenu l’anti-héros par excellence, est élu la personnalité de l’année 2008, résultat incontestablement (logique) dû à son ultra médiatisation et à sa soudaine popularité suite au film « Bienvenue chez les Ch’tis » lequel le propulsera, à son tour, au stade de marque cinématographique, connue du public et facilement identifiable par celui-ci. Inconnu il y a encore quelques mois, Alain Bernard , nouvelle star de la natation française depuis sa médaille d’or aux J.O, est, quant à lui, à la 4ème place du classement, détrônant par la même la marque « Manaudou » moins attractive sur le marché , la nature a horreur du vide dit-on. La marque « Ingrid Betancourt », symbole de résistance et nouvelle icône depuis sa libération, se retrouve, elle-même, aussi dans le cercle privilégié des personnalités de l’année. Alors, question. Quel est le point commun entre Obama, le Dalaï Lama, Dany Boon et Alain Bernard ? Un seul et unique : celui d’être devenu, chacun sur son marché, des référents (aux yeux des conso-citoyens), gage de qualité, de sécurité incarnant de fait une certaine « rassurance » et une force d’évocation. Dès lors, ce sondage (dans lequel nous retrouvons aussi de nombreux produits marketing ou « markétés ») démontre la force et l’influence de la marque dans le processus de choix et d’adhésion. A eux maintenant de conserver cette confiance et cette place dans l’esprit et le cœur de l’opinion. A suivre donc. François B.

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